Moi c’est Sélène, 34 ans, sans enfant. Je vis seule avec mon toutou de 10 ans, dans la région bordelaise.
Depuis mes 25 ans, je suis entrepreneure dans la création et la communication digitale.
Je suis suis devenue créatrice de contenu sur Instagram parce que je crois sincèrement qu’on peut aider les autres en racontant son histoire, même à travers un écran.
Depuis l’âge de 6 ans, mon IMC me classe dans la catégorie
« obésité ».
Je suis grosse , durant toute mon enfance et mon adolescence. À cela s’ajoutent l’apparition d’une acné marquée et d’une pilosité plus importante que la moyenne.
L’image que renvoie le miroir est difficile à supporter.
Les kilos « en trop » font partie de mon histoire. A l’époque, l’acné disparaît progressivement grâce à la prise d’un traitement lourd.
L’autre combat reste sans nom durant des années. Puis, après des essais médicamenteux, des séances de laser démarrées à 14 ans, de nombreux examens réalisés dans des hôpitaux différents, le diagnostic tombe : hirsutisme idiopathique.
J’entre dans l’âge adulte avec une image de moi écorchée.
Même si le laser et la perte de poids atténuent les symptômes, je ne m’habille qu’en noir, couvre mes bras même en été, et évite soigneusement les miroirs.
Je m’enfonce toujours plus profondément dans la dépression et dans une crise identitaire qui ne seront mises en lumière que des années plus tard.
Dans un monde saturé d’images de femmes aux corps sveltes, imberbes et à la peau parfaite, je me sens misérable, enfermée dans un corps trop épais, trop présent, trop « tout ».
Au fond de moi, brûle une envie profonde de me sentir femme, ce qui semble impossible.
J’envie à en crever celles qui sont fines, légères, sensuelles, car je suis persuadée que c’est ça, la vraie féminité.
Et je me perds dans la haine que je ressens envers ce corps qui est le mien.
En dépit du laser, de la perte de poids, et de la rencontre avec celui qui sera mon compagnon durant 9 années, ma vingtaine reste un combat.
Avec ce garçon, je comprends que je peux être aimée telle que je suis, et son regard m’aide à me « dédiaboliser ». Malgré tout, il me faudra encore 10 ans pour arrêter de m’empêcher de vivre, et célébrer mon corps.
Dès 2021, je commence à découvrir sur Instagram des femmes « plus » ou
« mid-size », qui vivent avec les mêmes luttes que les miennes, mais qui refusent de s’effacer. Je les trouve à la fois fortes, vulnérables, et magnifiques.
Je les vois oser des tenues impensables, s’exposer, rayonner… j’ai envie de leur ressembler.
En 2023, je porte mon 1er maillot 2 pièces. C’est une victoire absolue pour la femme complexée que j’ai été toute ma vie. Je commence à prendre soin de moi, de mon corps, à l’apprécier au travers de la danse, et de l’objectif des photographes. Après une séance de shopping avec une professionnelle, je me découvre une véritable passion pour la mode, et l’art d’assembler les vêtements.
En juin 2024, après 1 an et demi à me perdre dans une relation complexe, je retrouve ma liberté : je peux enfin être moi-même et poster ce que je souhaite sur les réseaux. L’idée qui mûrit dans ma tête depuis plusieurs mois peut enfin voir le jour : je créée un compte Instagram pour y partager mon histoire, mes looks, mon parcours, avec l’envie féroce de défendre les femmes, et de les aider à décomplexer.
Aujourd’hui, je sais enfin pourquoi je suis là. Chaque message reçu me touche en plein cœur : des femmes me confient qu’elles se sentent moins seules en voyant mon corps, mes mots, mes photos.
Alors, je continue, et je continuerai à me montrer, à dénoncer le sexisme, et à rappeler qu’on peut être belle, féminine, même avec une morphologie différente, ou des pathologies lourdes à porter.
Pour toute question, demande de référence ou de collaboration, n’hésite pas à m’envoyer un message via le formulaire ci-dessous ❤️